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Pour captiver son auditoire, une lecture se doit d’être vivante.

Pour cela, l’histoire doit particulièrement plaire aux enfants qui la lisent, être un coup de cœur pour eux. Elle ne doit pas être trop longue.

À partir de là, se posent deux questions :

Comment la lire ?

Que faire voir du livre ?

Comment la lire ,

Une histoire se partage presque toujours entre de la narration et des dialogues. Si une histoire peut être lue par un seul lecteur, elle peut aussi l’être par plusieurs, à 2, à trois, voire 4 maximums. La contrainte de la lecture, contrairement à la forme théâtrale, rend difficile un nombre important de lecteurs.

J’aime cette affirmation générale qui donne le ton :

« La narration est garante du suspens et les dialogues de l’amusement. »

À partir de là, il faut chercher les voix qui vont correspondre à l’atmosphère général et à l’amusement du récit.

Jouer avec les voix 

Lire à voix haute, c’est s’amuser avec sa voix, avec son  corps et son visage qui participent entièrement à notre expression. Aussi, il est nécessaire de s’exercer en jouant.

S’amuser à dire la phrase « Ce matin, les enfants vont à l’école » sur le ton du bonheur, de l’obligation, de la colère, du désespoir, de l’amusement, de la fatigue, de la tristesse, du mensonge…

S’amuser à parler en se prenant pour :

  • Un chien
  • Un chat
  • Une souris
  • Un éléphant
  • Un loup
  • Un oiseau
  • Un professeur
  • Un papa, une maman
  • Une présidente
  • Un personnage triste
  • Un clown heureux
  • …. selon son choix et faire deviner qui je suis…

Le truc : prendre l’attitude du personnage et laisser aller ce qui vient. Si pas d’inspiration, se mettre dans un dialogue en lien avec une situation imaginaire : un accident de la route, un anniversaire, un achat dans un magasin, une rencontre surprise…

Jouer avec l’articulation, dire des virelangues.

  • Panier, piano, panier, piano, panier, piano, …
  • Fruits frais, fruits frits, fruits cuits, fruits crus.
  • Trois petites truites cuites ; trois petites truites crues .
  • C’est un plat plein de pâtes plates.
  • Zazie causait avec sa cousine en cousant.
  • Trois tristes tortues tournent sur trois toits gris.
  • Je veux et j’exige d’exquises excuses.
  • Suis-je bien chez ce cher Serge ? Il fait si chaud chez ce cher Serge.
  • Trois gros rats gris dans trois gros trous très creux.
  • Un criquet sur sa crique crie son cri cru et critique.
  • Sachez donc acheter six sauces en sachet.
  • S’étant séché sagement, ce sensé chasseur se chausse sagement.
  • Le grand coq gratte la terre, et la grosse poule grise glousse.
  • Trois gros rats gris, dans trois gros trous forts creux, regardaient trois gros tigres accroupis sur trois blocs rocailleux.
  • Tu t’entêtes à tout tenter, tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter.
  • Mon thé a-t-il ôté ta toux ? Oui, ton thé m’a ôté ma toux ! Ma toux a été ôtée par ton thé !

Vers une lecture vivante

Ce qui suit doit s’adapter selon le nombre d’enfants.

Cela va d’un groupe à plusieurs groupes sur un même atelier.

  1. Demander aux enfants de choisir chacun un livre après l’avoir regardé et lu en entier ou en partie.
  2. Se partager les choix de chacun en lisant les albums aux enfants à sa manière ou en les  faisant lire au groupe, par un volontaire à l’aise avec la lecture. Nous découvrons ainsi collectivement les albums choisis par chacun.
  3. Demander aux enfants s’ils aiment l’histoire et qu’est-ce qu’ils aiment dans cette histoire.
  4. Chaque groupe choisit un livre parmi les propositions, puis le relit ensemble en se partageant la lecture des pages.
  5. Chaque groupe présente son choix aux autres groupes, résume l’histoire et exprime ce qui lui plait dans cette histoire.
  6. Demander aux enfants de s’amuser à raconter l’histoire en jouant à manipuler des objets qui figurent les personnages – jeu au sol.
  7. Puis aller vers l’autonomie du groupe en demandant aux enfants comment ils ont envie de lire l’histoire, qui veut lire quoi ? Les aider à se partager ainsi la narration, les dialogues.
  8. S’entraîner à trouver sa voix, même celle du narrateur, et pourquoi pas se déguiser pour s’aider de l’énergie du déguisement, du maquillage…
  9. Faire le choix de montrer toutes les images en même temps que la lecture ou en alternance ou de ne pas montrer les images pendant l’histoire et les montrer à la fin…       choix du groupe ! Leur apprendre à penser au public.

De la lecture à voix haute à une présentation en théâtre d’objet ou mise en scène théâtrale, il n’y a qu’un pas.

Théâtre d’objet

Il s’agit de raconter en s’aidant d’accessoires, d’objets qui peuvent devenir des personnages à la manière d’une marionnette. La présentation peut se faire au sol, sur une table couverte d’un tissus, sur les genoux… il faut expérimenter et ressentir ce qui fonctionne ou pas en fonction de qui joue, qui raconte. Ce théâtre d’objets s’inspirent de la manière qu’ont les enfants quand ils sont petits, quand ils jouent avec les objets tout en faisant les bruitages, les commentaires, les dialogues… ils jouent et ne font qu’un avec eux.

Mise en scène théâtrale

S’ils le souhaitent, ils peuvent s’amuser à jouer les personnages comme s’ils étaient des comédiens. Pour cela, délimiter un espace précis, une coulisse si nécessaire. L’adulte, ou un enfant volontaire, fait le narrateur/la narratrice et introduit à sa manière le jeu des comédiens. Pour commencer, n’hésitez pas à lire un passage, laissez jouer le passage, lire le passage suivant, laisser jouer le passage et ainsi de suite. Le format répétitif ne dérange pas dès lors qu’il alterne narration/jeu – narration/jeu.

 

En tout cas, un mot d’ordre : jouer, expérimenter, jouer, expérimenter et petit à petit, dans une réflexion collective, trouver ce qui fonctionne tant pour les enfants que pour le public. 

Quelques albums pour se lancer

« Débordés »

de Mariajo Ilustrajo chez Glénat Jeunesse

« Si j’te mords t’es mort »

de Pierre Delye et Cécile Hudrisier chez Didier Jeunesse

« Les 3 loups »

d’Alex Cousseau et Philippe-Henri Turin chez l’Ecole des Loisirs

« Loup gris a avalé une mouche »

de Gilles Bizouerne et Ronan Baden cher Didier Jeunesse

« Samir ne veut pas dormir »

de Davide Cali et Anna Aparicio chez Gallimard Jeunesse

« L’animal le plus dangereux du monde »

de Mickaël Escoffier et Matthieu Maudet chez Frimousse

« Les 2 grenouilles à grandes bouches »

Pierre Delye et Cécile Hudrisier chez Didier Jeunesse

« La chasse à l’ours »

de Mickaël Rosen et Hélen Oxenbury chez Kaléidoscope

« La Brouille »

de Claude Boujon chez l’Ecole des Loisirs

« La Valise »

de Chris Naylor-Ballesteros chez Babelio

« Le Petit Bonhomme des Bois »

de Pierre Delye chez Babelio

Benoît Choquart/Musiconte