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Voici le compte-rendu et les perspectives suite à la journée de Formation du jeudi 30 janvier à Sées autour de l’enjeu des pratiques culturelles en ACM.

Pour celles et ceux qui sont intéressés par ce thème, une autre journée va s’organiser d’ici la fin du mois de mai. La formation sera centrée autour de la question : « Quel cadre en ACM pour favoriser l’autonomie des enfants autour des pratiques culturelles et comment aider et encourager l’expression de leurs inspirations et imaginations ».

Cette journée se déroulera à la Maison du Parc de Carrouges, là où le festival des arts et des histoires aura lieu le jeudi 31 juillet. Nous vous encourageons à nous rejoindre.

Nous avons fabriqués des marionnettes selon deux techniques différentes.

Les Participant·e·s

ACM inscrits et responsables éducatifs :

-Sées avec Benjamin Mayerfeld

-Argentan avec Maxime Peschet

-Longny au Perche avec Laura Viandier

-Edith Bonnem d’Alençon avec Morgane Calixte

-Saint-Germain du Corbéïs avec Cindy Besnard et Jade Sourceaux-Gémy

ACM Excusé :

– Flash de Flers

Intervenants :

– Valérie Guérillon et ses marionnettes (Association Faribambelles)

– Hélène Borracino et ses albums et mises en scène ( Association Transhistoires)

– Benoît Choquart (Association Musiconte)

Arthur Lepelletier nous a accompagnés sur la matinée.

Déroulement

La journée a été très appréciée par tout le monde. Alternance d’échanges autour de la mise en place d’un espace des arts et du spectacle vivant en ACM et des ateliers pratiques autour de la fabrication de marionnettes, d’imaginer une mise en scène à partir d’un album, de raconter des histoires en partant de dessins.

Les participants ont découvert la collection « Lire, c’est partir » où tous les albums sont à 0,90€ + frais de livraison. Des albums présentés simplement, mais de qualité, avec de vrais auteurs/autrices et illustrateurs/illustratrices.

Nous nous sommes posés plusieurs questions :

Que mettons-nous derrière l’expression « Pratiques culturelles » ?

Quels sont les enjeux de ces pratiques culturelles pour les enfants, pour les animateurs et les animatrices, mais aussi pour le centre de loisirs ?

Quels sont les freins pour mettre en place ces pratiques tant du point de vue de l’enfant, des animateurs/animatrices, mais aussi du centre ?

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Les pratiques culturelles

Nous pouvons distinguer plusieurs domaines :

Livre, lecture, kamishibaï …
Conte – 
 ombre chinoise
Danse –  théâtre avec mise en scène –
 mime
Arts plastiques et créations : peinture-plâtre-modelage-3D-fresque-collage-tissage- couture – mosaïque – Land-art- sculpture…

Musique – chant – comédie musicale
Marionnettes
Création de décors, de costumes
Opéra, créations multiformes / mélanger des supports
Sorties culturelles (cinéma, musée, lieux de patrimoine, médiathèque…)

– Escape-game dans la ville…

On peut aussi donner quelques exemples concrets de réalisations, découvertes testées par les responsables éducatifs présents ou de partenariats existants ou envisagés:

– Dispositif micro-folie pour découvrir des œuvres via une installation numérique performante.

Mur-interactif « Néo-expérience » – Arts numériques

Jeux – grand jeu à thème: voyage autour du monde – JO – mythologie

Création de costume/déguisement

Radio

 Visite culturelle – Bain douche à Alençon

Ateliers arts culinaires

Découvrir la collection « Lire, c’est partir », 0,90€ l’album

https://www.lirecestpartir.fr/

Quels sont les freins à la mise en place de pratiques culturelles ?

– Les freins du point de vue des enfants :

Souvent, ils ne sont pas intéressés, car ils ne connaissent pas, n’ayant pas l’expérience. Ils considèrent que ce qui est lié aux contes, aux histoires, s’adresse à la maternelle et pas aux grands… « C’est has been ».

Le regard des autres peut être un frein dès lors qu’il faut chanter, danser, jouer un rôle, parler (dire) devant les autres.

La non-volonté de faire un effort pour au moins découvrir la proposition.

Le sentiment que c’est trop difficile pour soi.

– Les freins du point de vue des animateurs/animatrices :

Ils ne savent pas faire par manque d’expérience, de formation…

Ne veulent pas se mettre en avant, sentiment de honte, mais surtout de peur…

Ne sont pas intéressés par ce domaine, ou ne veulent pas s’impliquer.

Manque de créativité, d’imagination, d’aisance orale, de confiance en soi…

Les projets sont généralement initiés et portés par celles et ceux qui sont à l’aise et aiment le domaine de la création.

  • Les freins du point de vue du centre :

Mobiliser l’équipe et les enfants

Donner une dynamique pour un long projet

Manque de temps pour construire des projets aboutis

Espace d’accueil trop juste pour ces projets

Les pratiques culturelles ne font pas partie des objectifs pédagogiques du centre

Manque de moyens humains/difficulté de trouver des animateurs et animatrices

Manque de moyens financiers

Isolement rural = difficulté de mobilité pour aller voir des spectacles, des expositions…

Questionnements sur les modalités de mise en œuvre

Il est intéressant d’avoir conscience de l’ensemble des modalités possibles de mise en œuvre des pratiques culturelles, en lien avec les freins que nous pouvons avoir en tant que centre de loisirs :

– action qui nécessite ou pas un intervenant extérieur
– action qui mobilise ou pas des partenaires
– action ponctuelle / projet pérenne
– projet porté individuellement / porté collectivement
– aller vers / faire venir les propositions et les pratiques
– avec un besoin de compétences techniques spécifiques / sans besoin de compétences techniques spécifiques
– en lien ou non avec les compétences et appétences des animateurs
– en lien ou non avec les orientations du projet éducatif, du projet éducatif de territoire
– quelle place, quelle implication des familles ? Quid des restitutions / spectacles ?
– les activités sont-elles d’accès libre ? choisies ? incitées ? imposées ? Quel équilibre entre liberté de choix en efforts induits dans des démarches d’engagement sur des projets ?

– Avons-nous envie de nous inscrire dans la transmission ?

– Comment, malgré l’espace contraignant, aménager un espace théâtre avec des inducteurs comme des déguisements, des accessoires de jeux, des histoires…

– Quel coin de salle et quels supports pour mettre en avant des livres pour un espace cocooning ?

– Sommes-nous en relation avec la médiathèque la plus proche ?

– Sommes-nous équipés en kamishibaï ou théâtre de marionnettes pour proposer à des enfants timides d’entrer dans un projet d’expression autour de la lecture et du dessin ? (On ne nous voit pas derrière le kamishibaï ou le théâtre de marionnettes)

– Avons-nous le souhait d’encourager l’imagination, la création, le lâcher prise, l’expression, l’estime de soi… ?

En ACM, les enfants ne sont pas évalués et l’équipe d’animations n’a pas la contrainte du programme scolaire. Deux critères pour encourager l’expression libre des jeunes…

Oser danser dans une histoire jouée

 

Réflexion sur la culture

La culture est une nourriture indispensable au développement sensible, intellectuel, affectif de tout être humain. Elle concerne notre corps subtil plus que notre corps physique, même si sa pratique engage le corps entier. Le corps peint, sculpte, danse, chante, joue la comédie, écrit… Le corps subtil est le corps énergétique lié à la pensée, à l’affectif, aux sentiments, en lien avec notre vécu, notre psychologie et donc notre rapport aux autres.

La culture nous émancipe dans le sens qu’elle nous aide à voir et à exprimer nos tensions et donc à nous détendre. Si nous osons laisser les enfants s’exprimer à travers des pratiques culturelles, elles les aideront naturellement à être à l’aise avec eux-mêmes et donc avec les autres. L’expression artistique aide à la réconciliation avec soi, comme le sport aide à être bien dans son corps.

Le sport nous apprend à nous dépasser, à construire une équipe, à gagner, mais aussi à perdre. La culture nous apprend à confronter nos pensées, nos émotions, nos sentiments avec celles et ceux des autres. En cela, elle nous apprend à nous ouvrir aux autres, à l’autre différent de soi-même.

Quand on crée une œuvre à plusieurs, on met ensemble nos différences pour un but commun. Quand je lis une histoire, vais voir un spectacle, je m’ouvre à la pensée d’un autre différent de moi. Je m’ouvre à la diversité du monde. En sport, on gagne une partie, en culture, on crée une œuvre. Les deux sont complémentaires et indispensables pour l’épanouissement de l’enfant, du jeune comme pour l’adulte.

Peut-on penser l’espace des pratiques culturelles comme on pense un espace des sports? Un espace vu comme un terrain délimité (avec la nécessité d’un metteur·euse en scène comme il y a nécessité d’un arbitre) couplé à une notion de temps (durée d’un spectacle/durée d’une partie)?

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Comment favoriser les pratiques culturelles dans nos ACM

Si au vu des freins exprimés, il semble compliqué de trouver un cadre qui favorise les pratiques culturelles en ACM, deux pistes s’offrent à nous :

– Un projet qui « embarque » tout un centre de loisirs favorise la levée des réticences, des peurs, des a priori… L’entraide est de mise et donc l’imagination, les savoir-faire nécessaires sont partagés. Tout le monde trouve sa place. Le centre de loisirs d’Argentan illustre cela à travers la mise en place de beaux projets collectifs. Le prochain, une comédie musicale.

– Si l’encadrement des enfants par les adultes est compliqué, alors pourquoi ne pas miser sur l’autonomie des enfants en leur proposant un espace cadre et un espace temps pour la création. Des enfants ont des savoir-faire, d’autres sont audacieux, imaginatifs… Pour cela, fournir le matériel nécessaire ( masque, costumes, accessoires, livres… pour ce qui est du spectacle vivant et de la peinture, de la terre, de la colle, des tissus, des cailloux… pour l’art visuel, des musiques pour la danse…). Déterminer à l’avance le nombre de participants. Des équipes peuvent se succéder dans la journée en ayant chacune son temps. Prévoir, en fin de journée ou de semaine, un temps de restitution devant les autres enfants. 

Aussi, une consigne sur le temps que doit durer un spectacle peut être posée, entre 3 min et 10 min. Ce temps pourra être allongé avec la pratique, dès que les enfants auront suffisamment de repères dans leurs créations. L’idéal est qu’un animateur ou une animatrice, même s’il ou elle n’est pas présent·e avec les enfants, soit référent·e et puisse les aider en cas de besoin « urgent ».

De là, un tâtonnement expérimental doit se mettre en place avec beaucoup de bienveillance et de conseils de la part des adultes et de la part des enfants spectateurs lors des restitutions, pour petit à petit, aider les enfants à être plus constructifs, plus imaginatifs et plus à l’aise dans leur proposition artistique.

Voici un lien vers le site de l’icem, où des enseignants en pédagogie Freinet partagent leurs pratiques artistiques

https://www.icem-pedagogie-freinet.org/revue-creations-en-ligne-temoignages-et-echanges-de-pratiques

 

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Un temps concernant le « Festival des Histoires »

Le festival est envisagé cette année à Carrouges. Le camping sera le lieu du séjour dans le cadre de « vacances apprenantes » (si le dispositif est maintenu). La journée du festival se déroulera le jeudi 31 juillet à la Maison du Parc Naturel Régional Normandie-Maine (confirmation attendue début mars) et le séjour se déroulera du 28 au 01 août.

Quatre centres s’inscrivent d’ores et déjà sur le séjour : Longny au Perche, St-Germain du Corbéis, Edith Bonnem et Flash avec entre 8 et 12 enfants par centre. Selon leur confirmation, nous pouvons envisager un autre centre sur le séjour mais guère plus.

Les ACM de Sées, d’Argentan et de Carrouges s’inscrivent à la journée du festival. Il reste des places pour s’inscrire à la journée.

Cette année, le festival s’appelle le « Festival des arts et des histoires ».

L’idée est de s’inspirer si besoin pour les spectacles que créeront les enfants, d’une création réalisée au préalable en art visuel dans les centres de loisirs, afin de sensibiliser plus largement l’ACM à cette action.

Les centres de loisirs participants viendraient avec leur création et le spectacle imaginé à partir de celle-ci. Chaque centre sera aidé par l’équipe artistique qui entoure Musiconte.

Par ailleurs, cette année, une exposition de l’artiste Benoît Delomez (d’Athis de l’Orne) sera présente à la Maison du Parc Naturel Régional tout cet été, d’avril à fin septembre. Elle est sur le thème du minéral en résonance avec l’importance géologique du site. Qui dit minéral dit pierre, planète, maison, château… Voilà un thème possible pour les créations artistiques!

Une prochaine rencontre de formation va être proposée. Elle se déroulera à la Maison du Parc Naturel Régional à Carrouges autour du thème « Quel cadre en ACM pour favoriser l’autonomie des enfants autour des pratiques culturelles en aidant et encourageant l’expression de leurs inspirations et imaginations ».

Benoît Choquart/Musiconte